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Jour de dépassement Laurent Ottavi

Laurent OTTAVI     Jour de dépassement

Résumé

Selon Global Footprint Network, si la population mondiale consommait comme la population française, le jour du dépassement en 2018 serait fin juillet, et non pas en mai comme cela a été dit par beaucoup de médias. En effet, la biocapacité de la France n’est évidemment pas égale à la moyenne de celle de la Terre, et c’est cette inattention qui a conduit à l’erreur ! La date de fin juillet est toutefois inquiétante.

A l’encontre de cette tendance à la surexploitation des ressources, les tenants de la décroissance nous invitent à vivre avec moins mais mieux, à la relocalisation, à restreindre le champ de la publicité, à défendre une agriculture paysanne, à redéfinir nos critères d’une vie bonne.

Pour en finir avec la surconsommation qui a pour conséquence la surexploitation des ressources, la décroissance nécessite d’en passer par ce que certains ont nommé « démondialisation ».

Comme le dit Aurélien Bernier : « C’est le seul moyen pour sortir de la logique des chantages aux délocalisations qui empêchent les gouvernements d’agir ». La décroissance choisie implique donc la reconquête de la souveraineté perdue. La maîtrise de son destin n’est pas l’obstacle, mais le remède.

LE JOUR DE DÉPASSEMENT : LA CROISSANCE CONTRE LES RESSOURCES
DE LAURENT OTTAVI
01 août 2018 – POLONY-TV


Le jour du dépassement est cette année le 1er août. A partir de cette date, selon l’organisme Global Footprint Network, l’humanité vit « à crédit » : les ressources qu’elle consomme ne sont plus renouvelées par la planète.
Le 1er août marque un avant et un après pour 2018. Cette date correspond au jour du dépassement, dit aussi jour du dépassement de la Terre. Autrement dit, ce mercredi 1er août 2018 l’humanité a consommé les ressources renouvelables en un an par la planète. Au-delà de cette date, les ressources consommées ne sont plus regénérées par la Terre.
 En 2017, le jour de dépassement était le 2 août, ce qui était déjà un triste record. Pour cette même année, il aurait fallu 1,7 planète Terre pour que notre consommation de ressources ne dépasse pas la capacité de renouvellement !
Ce calcul est fait chaque année par l’organisme à but non lucratif, Global Footprint Network. Comment en arrive-t-on à ce résultat ? Par le rapport de la biocapacité (c’est-à-dire la capacité de la Terre à renouveler ses ressources, comme les forêts, les zones de pêche etc) sur l’empreinte écologique globale (la surface terrestre et marine dont l’homme a besoin pour produire les ressources qu’il consomme, comme la nourriture, les terrains à bâtir et les forêts pour absorber les émissions de Co2 ; l’empreinte carbone correspondrait à 60% de l’empreinte écologique globale), le tout multiplié par le nombre de jours dans une année.

A partir du jour de dépassement ainsi obtenu, l’empreinte écologique globale dépasse la biocapacité de la planète. Le nombre de poissons, d’arbres, la quantité d’eau donnés par la nature ne sont plus renouvelés, même s’il s’agit évidemment d’une moyenne (ce jour est une moyenne mondiale et c’est une moyenne des ressources consommées). Après cette date, nous vivons « à crédit ». Les conséquences de cette surconsommation des ressources se voient entre autres à la déforestation, à la disparition des espèces, des terres fertiles, aux pénuries en eau, à l’accumulation de Co2, ou encore à celle du plastique dans les océans.
Selon Global Footprint Network, le jour du dépassement était le 7 décembre en 1985, le 1er novembre en 2000, le 20 octobre en 2005, le 21 août en 2010, le 13 août en 2015. L’organisme change sa méthodologie régulièrement pour obtenir des résultats plus justes. Avec la méthodologie telle qu’elle est en 2017, les calculs des précédents jours du dépassement donnent : le 6 novembre en 1985, le 25 septembre en 2000, le 29 août en 2005, le 14 août en 2010, le 9 août en 2015. Cette évolution témoigne d’une croissance toujours plus prédatrice, toujours plus vorace en ressources, d’une surexploitation de la planète.

                                                Elle nous interroge sur notre modèle de consommation, sur le productivisme, sur les inégalités entre les classes sociales et entre les pays, sur la démographie, sur la validité du PIB. Celui-ci ne prend pas en compte la pollution, la destruction des forêts, l’instruction, la santé. Il fait l’impasse sur les savoir-faire et les solidarités perdues. Le quantitatif avec le PIB chasse le qualitatif. Comme le disait Bob Kennedy : « le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ».

Toujours selon Global Footprint Network, si la population mondiale consommait comme la population française, le jour du dépassement en 2018 serait fin juillet, et non pas en mai comme cela a été dit par beaucoup de médias. En effet, la biocapacité de la France n’est évidemment pas égale à la moyenne de celle de la Terre, et c’est cette inattention qui a conduit à l’erreur ! La date de fin juillet est toutefois inquiétante.

A l’encontre de cette tendance à la surexploitation des ressources, les tenants de la décroissance nous invitent à vivre avec moins mais mieux, à la relocalisation, à restreindre le champ de la publicité, à défendre une agriculture paysanne, à redéfinir nos critères d’une vie bonne. Pour en finir avec la surconsommation qui a pour conséquence la surexploitation des ressources, la décroissance nécessite d’en passer par ce que certains ont nommé « démondialisation ». Comme le dit Aurélien Bernier : « C’est le seul moyen pour sortir de la logique des chantages aux délocalisations qui empêchent les gouvernements d’agir ». La décroissance choisie implique donc la reconquête de la souveraineté perdue. La maîtrise de son destin n’est pas l’obstacle, mais le remède.

                    


Date de création : 14/03/2019 16:13
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